Le marché des datacenters est en mouvement - tout comme la consommation d'énergie correspondante. Cependant, les mesures conventionnelles de l'efficacité énergétique sont de moins en moins conformes à la réalité, car elles ne tiennent pas compte du plus gros consommateur d'énergie dans les datacenters : l'informatique.
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En tant qu'épine dorsale du monde numérique, les datacenters sont au cœur des discussions sur l'utilisation de l'énergie et la durabilité environnementale. La vigilance croissante à l'échelle mondiale a conduit à des réglementations ou à des moratoires sur les nouvelles fermes de serveurs dans des pays comme l'Irlande, l'Allemagne, Singapour et la Chine, en raison des inquiétudes suscitées par leur consommation d'énergie.
Schneider Electric prévoit une hausse annuelle de 5 % de la consommation d'électricité dans le secteur informatique entre 2023 et 2030, dont 75 % seront imputables aux datacenters (en raison de l'IA) et aux réseaux mobiles (transition vers la 5G). Pendant ce temps, une enquête de l'Uptime Institute de 2024 ne révèle que de légères améliorations de l'efficacité énergétique des datacenters, mesurée par le chiffre conventionnel de l'efficacité d'utilisation de l'énergie (PUE), qui a chuté de 1,65 en 2013 à 1,56 en 2024.
Quelles sont les limites du PUE ?
Comme beaucoup d'autres chiffres clés, le PUE a ses limites : Il néglige divers moyens par lesquels le flux énergétique global du datacenter peut réduire les émissions, comme la récupération de la chaleur perdue et les énergies renouvelables. De plus, il est sujet à des fluctuations en fonction de facteurs tels que la période de l'année, la charge de travail actuelle du datacenter et même l'heure de la journée, ce qui en fait une mesure peu fiable de l'efficacité.
Son plus grand défaut, cependant, est son incapacité à mesurer l'efficacité de l'informatique. Paradoxalement, des serveurs inefficaces peuvent faire baisser les valeurs PUE, car une consommation d'énergie informatique plus élevée améliore la mesure, ce qui incite à allouer des ressources informatiques excédentaires. L'utilisation des systèmes informatiques a également un impact significatif sur l'efficacité opérationnelle, mais le PUE n'indique pas si les serveurs sont utilisés à 20 % ou à 80 % de leur capacité. La question de la consommation d'électricité dans les datacenters et de son efficacité tourne donc autour de l'informatique.
Quels sont les bons indicateurs pour l'informatique ?
Avec l'augmentation de la consommation d'énergie des technologies de l'information, de nouvelles mesures sont nécessaires pour évaluer l'efficacité énergétique et les émissions des datacenters, couvrant à la fois l'infrastructure et l'équipement informatique. Ces mesures devraient tenir compte du recyclage de la chaleur, de l'utilisation des énergies renouvelables et de l'efficacité des composants informatiques tels que les CPU, les GPU, les accélérateurs, la mémoire, le stockage et les équipements de réseau.
L'utilisation de la charge de travail, par exemple, donne un aperçu plus nuancé de l'efficacité des ressources informatiques. Un serveur utilisé à seulement 20 % la plupart du temps représente un gaspillage de ressources, entraînant une consommation d'énergie inutile et une augmentation des coûts d'exploitation.
L'excellence technologique peut également servir de référence pour l'efficacité du datacenter. Par exemple, le fait d'opter pour le stockage flash au lieu des disques durs réduit considérablement les besoins en énergie et en refroidissement tout en augmentant la vitesse d'accès aux données. De même, les câbles à fibre optique améliorent la vitesse du réseau et réduisent la consommation d'énergie par rapport au cuivre.
Enfin, la température maximale de fonctionnement est un autre indicateur clé de l'efficacité. Alors que les datacenters étaient traditionnellement maintenus à des températures basses pour éviter la surchauffe, les appareils modernes peuvent fonctionner en toute sécurité à des températures plus élevées. Le relèvement de ces limites réduit les besoins en énergie de refroidissement, ce qui améliore considérablement l'efficacité globale.